samedi 19 avril 2008

Comment Dave Evans (aka The Edge) changea ma vie




Automne 1985, MTV avait fait son intrusion dans le salon de la maison familiale et j'adorais ça. Puis vint cette vidéo qui changea ma vie. Surtout les prises de vue de The Edge et sa guitare Fender noire (Bono je m'en foutais un peu, il ne jouait pas de guitare). Je me suis dit que ça devait être cool de faire ce métier, un des rares où l'on vous applaudit une fois que la misssion est accomplie. Un des rares aussi où les gens sont vraiment attentifs à ce que vous êtes en train de faire et prêts à vous filer un coup de main en cas de besoin. Un des rares encore où vous pouvez dire ou jouer ce que vous ressentez même si c'est bizarre et pas toujours bien perçu. A l'époque je ne savais pas jouer de guitare alors je me suis servi de ma raquette de tennis; je passais l'album U2 Live at Red Rocks (un 33 tours que j'ai du acheter deux fois pour cause d'usure !!) en boucle à fond dans ma chambre et je moulinais sur la Donnay; curieusement ce petit délire ado m'a permis de me délier la main droite en imitant ma nouvelle idole. Mon poignet et ma frappe se sont développés à ce moment-là, grâce à une raquette de tennis! Ensuite mon papa m'a construit une fausse guitare noire avec des cordes en fil de pêche et là c'est devenu du sérieux. Imaginez: je me produisais à Red Rocks avec U2 plusieurs fois par jour ! Le son qui sortait des baffles me transcendait et j'affrontais la foule la tête haute en balançant ma guitare pendant les soli. Je l'ai cassée et réparée plusieurs fois cette planche de bois. Mon moulinet faisait des bonds de géant et porter une guitare contre moi devenait une seconde nature. Ce qui fait que trois années plus tard, quand pour la première fois j'ai tenu une vraie fender stratocaster dans un vrai ampli, je n'étais pas du tout dépaysé, je savais déjà en jouer, je savais déjà comment la porter et la faire vibrer. Le reste fut du travail et de la patience,...et des cloches aux doigts de la main gauche; la main droite savait déjà tout faire. A 13 ans voir The Edge jouer "Sunday Bloody Sunday" a changé ma vie. Je me suis dit qu'il pétait trop la classe et que je voulais faire comme lui. En plus il ne ressemblait en rien à ces tapettes de Simple Minds, il avait l'air normal, propre sur lui et coiffé normalement avec des vêtements pas du tout pop star. Je trouvais ça admirable. Même si on ne s'est jamais rencontré lui et moi, enfin pas tout à fait car aux concerts je me plantais en face de lui et épiais tous ses faits et gestes (Bono je m'en calais car il ne jouait pas de guitare je l'ai déjà dit). J'arrivais à la salle des heures avant pour me choper le premier rang et pouvoir apprendre en le regardant jouer pour de vrai. Je n'oublierai jamais son concert de 1987 à Forest National avec son ampli Vox droit dans mon visage et ce son magnifique.
Bref c'était devenu un ami, un professeur, un mentor par disques et concerts interposés et je le pense toujours même si on ne se rencontrera probablement jamais. Je ne sais pas si j'y tiens vraiment d'ailleurs, surtout depuis qu'il est devenu plutôt homme d'affaire que guitariste mais cela est une autre histoire. The Edge c'était mon pote, mon grand frère, pas question de le critiquer en ma présence. The Edge c'était la classe et je voulais faire comme lui, être un putain de bon guitariste. Chanter ça ne m'intéressait beaucoup moins et encore aujourd'hui. The Edge c'était la grâce et je voulais faire comme lui. J'ai bossé dur et je m'y suis tenu. Voilà.

1 commentaire:

Akasha a dit…

Ben j'crois que tu y es arrivé, à jouer de la guitare comme un dieu, et à faire planer ceux qui viennent pour t'écouter... et qui se plantent devant toi :-) Toi aussi, tu as redonné envie de jouer à quelqu'un qui en rêvait depuis très longtemps mais n'en avait pas l'occasion. Ouai, j'avais pas pensé à transformer ma raquette signée Borg en gratte ;-)

Mais je trouve que si tu joues très bien de la guitare, tu chantes aussi vraiment très bien. Et je pense ne pas être la seule à penser cela ;-)

Continue longtemps de nous faire rêver: tu chasses les nuages noirs, est-ce que tu le sais, au moins??

Bizz et à bientôt,

Akasha