lundi 3 mars 2008

JERONIMO ALBUM #3


Dans le temps, je vous parle de ça il y a 15 ans voire plus, on "montait" souvent au pylone. Mes cousins Xavier, Raphaël, mon frère Thomas et moi. Dès qu'un anticyclone le permettait, hop, grimpette. On restait là des heures à 8 mètres des blés et à 1000 mètres du ciel. Les champs et l'E40, encore et toujours. C'était un rituel, là-haut, on pouvait tout se raconter ou ne rien dire.
Parfois l'un d'entre nous y allait en solo, walkman et musique noisy sur la bande. J'ai des souvenirs de Ride, de Slowdive et Throwing Muses là au dessus. Il suffisait de descendre la route de Lin, une légère courbe à droite et l'étendue désertique verte se dévoilait, dominée par son pylone. Notre pylone. Il nous attirait comme un aimant. Nous avons toujours été fascinés par l'électromagnétisme dans toutes ses formes: courant électrique, chimie électrique, lévitation, ce genre de choses. Et au sommet de ce truc, à une encablure des lignes à haute tension, je ne vous raconte pas les décharges inconscientes qu'on se prenait dans le cerveau. On l'aimait, c'était notre pylone. On avait d'autres camps, comme la tour centrale du pigeonnier où on passait des nuits pas trop catholiques. Personne d'autre n'y allait. C'était nos camps. On avait 18/16 ans. Le temps a passé et nous grimpons encore...