mardi 4 mars 2008

JERONIMO ALBUM #3

La treizième chanson, épisode 2

Réveil ce matin vers 11H521. Rêvé pendant 4 heures 30 mais pas de souvenirs. Un sommeil pesant comme en décalage horaire. J'emporte une tasse de café au studio et fébrilement, fébrilement je me repasse le travail de la nuit. Ok. C'est goal ! Quel beau tir ! J'ajoute un petit piano de rien du tout dans le second couplet et du mellotron dans le second et dernier refrain. Là ça décolle vraiment à la Boeing 747. Pas à la Airbus ni Concorde, non, à la Boeing 747 ! Et puis le Concorde s'est toujours montré rétif au décollage. Et les Airbus ça cliquote de partout. Me reste à écrire le texte. Je rentre au bureau et le soleil est enfin sorti. Dehors il fait magnifique, c'est l'hiver du printemps et ça me rappelle quelqu'un. Les gouttières font un bruit assourdissant et j'en enregistre une avec mon walkman. On ne sait jamais. Le texte semble s'écrire tout seul lui aussi, je suis ahuri. Le temps que mon bain coule et la page s'est noircie. Je reste environ 8 minutes dans mon bain avec la feuille en main, chantant à tue tête. Puis je me rue à nouveau au studio.
Il est 13h98; j'en sors à 16h04, un CD rom dans la main. Je suis mort de fatigue, je n'ai rien mangé mais j'ai bien chanté, j'ai bien joué et j'ai bien écrit. Je passe la chanson dans une vulgaire chaîne stéréo qui me la rend magnifiquement. Voilà. Je ne sais pas ce qui s'est passé; c'est arrivé comme un accident. Vers 17h moins 632, il faut que je me recouche et que je rerêve. Je fais du jogging dans le village les jambes prises dans une couette. Réveil 3 heures plus tard, toujours pas mangé. Et la neige s'est remise à venter et cette fois je vais manger. La treizième chanson se nomme:" Malgré nos mauvaises manières". Il me reste à l'emmener dans la Peugeot pour une ballade au hasard. Mais pas cette nuit...

JERONIMO ALBUM #3

13 ème chanson, le récit:

Je vous parlais de mes insomnies de bonne humeur, de la Peugeot de ma mère, de la vieille Hofner de mon père, de l'40 et des chemins de campagne avoisinants, d'un pylone électrique et de mon prochain disque. Voici que tout se mélange: quelques accords en Mi majeur grattés au hasard dans l'après-midi sur la vieille guitare à 5 cordes de mon vieux et la complainte reste en tête. Une longue promenade de plus au couché du soleil avec le bolide maternel et mes démos à fond. Et si il m'en manquait une ? Juste une...Une visite aux cables à haute tension ( le temps était plutôt calme). Jusque là ok. 23H67, je sors du lit, impossible de me mettre à rêver tant que je n'aurai pas essayé la suite d'accords en Mi majeur dont je vous parlais il y a un instant. Premier problème: plus de camel ! Sans mes camel, j'existe à peine et tout est fermé (merci Willy ! Vraiment, Liège depuis tes bonnes idées c'est quelque chose, la prochaine fois je vote Ecolo, j'ai pas encore essayé cette marque-là!). J'empoigne donc le volant de la 206 CC et fonce à 200 Kmh (ou presque) jusqu'à la première station service que je rencontre sur l'E40. Total. Ok. Bières et camel... Je rentre par les chemins obliques et la température chute brusquement. 3 degrés. 2degrés. Je me ravis du chant de la Peugeot entre 4.800 tours et 6.000 tours: un véritable enchantement. Le siège qui s'écrase et son museau qui fait des bonds en avant. Je pense très fort à Françoise Sagan pour garder le volant entre mes deux mains. La pluie qui tombe se transforme en neige. J'évite de peu un sapin, oui, un sapin genre Noël qui traîne au milieu de la route. Je le mets sur ma droite dans un grand éclat de rire. On n'y voit rien. J'arrive au studio et me mets au travail. Tout coule de source, tout va dans le même sens. La treizième chanson est en train de s'enregistrer toute seule. Il m'a fallu lui donner un nom pour que le Mac Intosh ne s'y perde pas. "Kirsten". Je n'ai pas encore écrit les paroles. 3 heures plus tard, je sors dans la cour et il y a 10 centimètres de neige. Je suis pieds nus et je marche dans la neige; le bruit de mes pas dans la neige me fait penser à la chanson. Me fait penser à "Kirsten". De la neige qui crisse. Du froid qui se réchauffe. Là je vous raconte il est 6h du matin et la treizième chanson est en boîte.
Je l'ai écoutée en boucle pendant plus d'une heure. C'est une belle chanson. Demain, tantôt, je placerai le texte et la voix. Et elle fera son chemin sur le disque; elle fera son chemin jusqu'à vous.