Course en arrière.
Mot qui se lit dans les deux sens: radar.
Phrase: engage le jeu que je le gagne.
La photo ci-dessus.
Un paysage devient parfois palindrome.
Janvier en studio avec un Marc (Morgan). Décembre en studio avec un autre Marc (Dixon). Entre les deux, beaucoup de rien. Beaucoup de haine je dois l'avouer. C'était pourtant pas mal parti avec mon nouveau projet TYMPAN, tout était là ou presque. J'avais bien bossé à l'hiver, je pensais tenir quelque chose. Et puis et puis... J'ai commencé à peiner au printemps. Impossible de finaliser, de donner vie. Ca sentait déjà l'avortement. Enfin l'été parapluie s'en est mêlé. Un été inutile et chiant, avec de mauvais concerts à la clef. Des Francofolies impersonnelles et froides comme un four éteint. Etape de montagne, le maillot à pois ce n'est pas pour moi, enfin pas cette année. J'ai fait un earbreak (oreilles au repos) d'un mois. Puis j'ai réécouté. Et là plouf ! Pas moyen d'arriver au bout d'une chanson. Qu'est-ce que c'est chiant ! Avec effarement et découragement, je me suis rendu compte que je n'étais pas viscéralement attaché à ce travail. Malgré les bons échos reçus et les encouragements. Alors j'ai laissé tomber sans regret mais non sans honte. Je n'aime pas laisser les gens ni les choses en plan mais malheureusement ce fut la tendance fâcheuse de cette année crapuleuse. Bien malgré moi. D'autres en auraient fait un disque mais moi pas. Pas envie de rejoindre l'école du "vite fait mal fait". Trop facile, je me méfie du trop facile, ça cache souvent des cadavres. Pour défendre un disque devant les gens, çàd vous, et devant le music-business, je dois être convaincu de mon truc. Personne ne peut l'être à ma place. Et je suis un amoureux irrécupérable des mots, des paroles (vous savez ce truc qui a presque complètement disparu de la chanson française, cette musique qui est la plus triste au monde dans le mauvais sens du terme, si affreusement normative). Chanson belge moi, toujours et malgré tout. Chanter son pays et ses gens. Ses proverbes et ses contradictions, ses dames et aussi ses drames. De drames la Belgique en est remplie mais les décideurs (musicaux) ne veulent rien de cela. Des fesses et des paillettes, de mignons minois et des La La La. Surtout ne pas déprimer les gens. Surtout continuer à les prendre pour des demi-débiles. Bref, soit, Amen. Paragraphe suivant.
Le hasard de la route a voulu que je m'embarque sur la réalisation de l'album "Jours Sombres Nuits Blanches" de Marc Dixon, j'en ai déjà parlé mais c'est un cap important. Alors je fous ma copie au feu et je recommence, ça ne me fait pas peur. Feu de joie. Mais ce coup-ci, j'écris. Il y a tellement à raconter qu'on ne raconte plus. Je veux forcer le cadenas, je shooterai dedans jusqu'à ce qu'il cède. C'est mon travail pour 2012: 10 chansons dont je serai fier et que je jouerai sur scène avec un groupe et des guitares électriques. On jouera fort. Un disque, un ou deux titres pour la radio mais joués finement, des horreurs dans un emballage de velours. Pas de La La La. A la Dylan, façon 1966, un son qui claque et des mots qui fusent. Guitare acoustique à la poubelle. J'espère m'en sortir honorablement. Je pensais m'en être sorti mais non, coup dans l'eau. Bosser dur Jérôme, il faut que tu bosses, vas-y mon garçon travaille. Je tiens à remercier du fond du coeur la céleste Vinci et Marc Dixon, pour m'avoir donné les coups pieds au cul nécessaires pour me faire avancer à nouveau. Pour m'avoir ramené aux seules choses que je sais faire vraiment: écrire, jouer et chanter (-parler). Et je tiens à m'excuser auprès de vous qui attendiez quelque chose de moi cette année. Comprenez-moi: pas question de lancer de la piquette de supermarché sur le marché par dessus le marché, ce n'est pas mon genre. Nous en reparlerons.
ENGAGE LE JEU QUE JE LE GAGNE.
Kusje.
Veel veel.