Jour de fête. Retrouvailles. Non seulement avec un groupe anglais romantique mais aussi avec un vieux pote. Avec lequel je jouais de la musique quand j'avais 15 ou 16 ans. Un batteur, passionné de new-wave lui aussi. Il était de 5 mon aîné et m'a appris une foule de chose. Il avait une caisse ce qui nous permettait d'aller voir des petits concerts un peu partout. Je n'ai jamais été voir un concert d'And Also The Trees sans lui. C'est son groupe favori. Il y a 15 jours, apprenant leur venue, je l'ai appellé, après un trou de 5 ou 6 ans sans nouvelles. Alors comme au bon vieux temps, on a pris sa bagnole et on a filé vers la capitale et son canal. Se prendre une délicieuse décharge de frissons. Tout en se racontant au fil des bornes le fil de nos vies qui s'étirent. Hier c'était son anniversaire. Alors nous voici dans la lumière gris-pâle de l'avenue du port, ponctuée par le vert tendre des platanes. L'air est doux. Belle salle obscure, un rien bunker qui me rappelle un cinéma de Leipzig où j'ai joué avec Mark Gardener il y a quelques temps. Et enfin la guitare rouge de Justin Jones qui se met à résonner comme 1000 mandolines. Je prends un cours. Resurgissent du passé le prince Rupert, Vincent Craine, le virus des prairies, la cité d'argile, la chambre qui vit en Lucie, la légende de Mucklow,... On aurait voulu le garçon au coeur qui bat lentement, le départ des hirondelles et la rue à sens unique mais alors ils auraient du jouer pendant 4 heures. Simon, le frère de Justin et conteur demande à l'audience qui ne les a jamais vus sur scène. Une seule main se lève. Plus tard lorsque les lumières sont revenues, je croise Simon dans la salle. "Thank you so much !". Un sourire timide et il disparaît dans l'ombre. J'ai bien envie de pousser jusqu'au Luxor de Cologne ce soir...
