mercredi 18 janvier 2012

POWER



Vieille histoire. Longue histoire. Belle histoire. Je vous parle de Power et moi. Power c'est le premier gars qui a bien voulu me parler quand j'ai débarqué de ma campagne profonde dans le bahut le plus huppé de la Cité Ardente. 1984. Un vrai petit garçon de village que j'étais. Que je suis toujours d'ailleurs, les grandes villes dans lesquelles je passe avec ma guitare ne m'en semblent que plus belles et attirantes. Soit. Power à cette époque, du haut de ses 12 hivers possède déjà une culture musicale ahurissante. Moi à part Michaël Jackson et Louise Ciccone,... Et en avant les cassettes TDK 90 et les échanges de vinyles, les après-midi passés derrière les platines, les découvertes, les désaccords musicaux (déjà). Je m'en rappelle comme avant-hier, un aprem d'automne de 1984, nous pensons nous connaître depuis seulement deux mois. Pour rire, Power me montre une photo de classe de seconde maternelle, juste pour rire. Il se désigne sur la photo. Hahaha ! Oui mais voilà, je connais cette photo, je possède aussi cette photo. Je suis deux places sur sa gauche, T-shirt orange, cheveux blonds en bataille (un jour j'ai eu de beaux cheveux blond vénitien, si sis si). Nous tombons de notre chaise ! Putaing ! Nous étions à la maternelle ensemble !!!!!! Véridique, photo à l'appui. Les primaires et les premiers amours nous ayant fait oublier tout ça. Il est vrai que j'ai quitté cette école après la seconde maternelle. Voici donc que nos liens se renforcent puisqu'en réalité, nous nous connaissons déjà et ce depuis 1975 ! La vie quand même hein ? Nous devenons rapidement presque inséparables. Nos liens: la musique, les filles, l'humour, les fringues, les cuites, le cinéma, etc. Les années passent et nous renforcent. Lui est régulier, stable, sûr de lui. Je suis plutôt excessif et immature. Nous découvrons la New Wave et la musique dite "alternative" (indé dirait-on aujourd'hui et encore...). Des heures passées à la médiathèque à dénicher des groupes inconnus. Nos émissions de radio: Rock à Gogo de De Pierpont et Sound of the Eighties de Bernie Hemblenne. Nous consommons des milliers de kilomètres de bande magnétique. C'est Power qui au printemps 1985 débarque fier comme un coq avec sous le bras le premier album de The Jesus and Mary chain, "PsychoCandy", disque décisif qui nous révèle que nous aussi, nous pouvons monter un groupe. Et un beau jour de décembre 1986, nous nous risquons dans un magasin de guitare et posons mille questions naïves. "Ah tiens, les guitares électriques sont faites de bois". Et puis Power se met à jouer de la guitare acoustique, apprend 3 accords et se met à écrire des chansons. On a 15 ans. Moi c'est la basse, à la Simon Gallup de The Cure. Et puis forcément on trouve un batteur, Pat St-Remy et une claviériste, Pascale Van de Wouwer et en avant les compos, les démos, les répètes et les engueulades. Power est passé à l'électrique et chipote avec deux trois effets. Déjà à cette époque, il possède l'essence de la simplicité, de la mélodie juste, de l'arrangement classe. Il possède ce que je vais mettre des années à comprendre: l'ouverture d'esprit. Power pouvait passer de Front 242 aux Pet Shop Boys en souplesse, de Prefab Sprout à Siglo XX en un battement de cil, des Waterboys à David Sylvian, de Duran Duran aux Doors,... Un véritable amoureux de la musique, sans à priori, seules ses oreilles savent. Respect, Brama, Amen ! Après le split de notre premier groupe, Spleen and Ideal (Baudelaire, Dead Can Dance), nous avons erré l'un et l'autre dans d'autres projets avant de se retrouver dans Sealane en 1990. A cette époque, les maîtres à penser sont principalement The Smiths, The House of Love, Lou Reed, Ride, My Bloody Valentine,The Cure,... Sealane, bien que pas très au point, aura son petit succès. Nous avions au moins l'audace de ne pas jouer du Hard-Rock comme la plupart de nos collègues, de ne pas singer la Mano Negra, comme certains de nos collègues ni de verser dans le prêchi-prêcha gothique, comme pas mal de nos collègues. La mélodie, de belles guitares claires et ciselées. Un peu de noise, un peu de shoegaze. Aux côtés des fantastiques Purple Hands et Mosaïc Eyes, Sealane était isolé dans ce style, ligne claire et mélodies. Le temps passe et Power s'en va dans Huy! (support act d'Oasis tout de même) et moi dans Hippodrome (nous étions notre propre première partie). Fortunes diverses. Nous nous retrouvons dans la verrière électronique francophone de Crystal Palace, le temps d'un mini-tube et d'un album. C'est Power qui me proposa la première date de Jeronimo à la Soundstation, alors que je n'ai ni groupe ni rien, sauf "Eternel petit groupe" à la radio. Je décroche un deal suite à ce premier concert. Car Power a toujours été là dans les moments durs, encouragements, verres de vin blanc, don de confiance en soi, suggestions à propos, rigolades qui relativisent. Il a toujours été là. Je ne peux malheureusement en dire autant. Immature et excessif versus stabilité et régularité. Je termine: hier un mail, quelques mots. Il m'invite, moi et ma guitare, sur scène avec son projet électro-expérimental Swimming Pool Burka. Au programme, bruit blanc et chant de baleines. Ce sera sur la scène de l'Atelier Rock de Huy le 18 février prochain. Je ne sais pas vous mais moi j'y serai.

5 commentaires:

J a dit…

Quelle oasis! Huy, peut-être ?

lejé a dit…

Huy! le groupe de Huy en support act d'Oasis en novembre 1995 ou 96. Hé oui..."ça pousse ça passe, ça ne nous rajeunit pas" comme dit Belmondo dans L'Homme de Rio.

Anonyme a dit…

Power ou Pauer ? :) V

Claire a dit…

On peut voir une photo de Jéjé avec de beaux cheveux blond vénitien se serait cool ca une photo de toi petit :)

Anonyme a dit…

Ho oui, c'est bien vrai ça Clai-claire, ça serait TROOOOOOOOP cool! *_*
Et pis aussi connaitre sa marque préférée de slips, tiens!
Non?

Signé Mémé Lulu (qui se mêle de ce qui le la regarde pas, on est bien d'accord ;)) (hihihi, même)