Le dimanche après-midi, j'ai pris l'habitude d'emprunter la Peugeot décapotable de ma maman, pas vraiment pour la véranda mais pour son système de son: impitoyable avec les démos. Je glisse donc la galette argentée, je démarre les 400 chevaux de son moteur et je m'en vais au hasard par les routes isolées et remembrements en écoutant mon travail. En regardant les paysages de peupliers et les champs qui ondulent doucement et qui se mêlent aux nuages bas.
Je ne retrouve jamais mon chemin, il m'est impossible de faire deux fois le même itinéraire. La semaine dernière tout était inondé de soleil, aujourd'hui c'était le jour des nuages noirs sur fond gris doré. J'ai écouté les douze chansons en me réservant la dernière pour le pied du chateau d'eau d'où on a une vue imprenable sur les champs et l'autoroute E40. Pour rêver j'y monte souvent, les champs à perte de vue et l'autoroute. J'y rêve à hier et à demain. Et mon disque s'achève. J'ai bien travaillé, ce soir je dormirai plus tranquille malgré la foule de petits détails qu'il reste encore à améliorer. Ce sera mon meilleur album, je n'ai plus aucun doute à présent. Et lentement je ramène le bolide bleu-gris-clair dans les stands, le silence est ahurissant quand je coupe le moteur qui fait clic clic en refroidissant. Je coupe les phares, je détache le harnais et je m'extrais prudemment du fauteuil roulant d'aluminium. J'ai toujours la même pensée quand je sors d'une voiture: mon Dieu, je peux encore me servir de mes jambes !
1 commentaire:
Waow, waow, waow....
Juste bravo déjà...
Et merci de nous partager ces moments-là.
Mélusine
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