mercredi 17 octobre 2012

MARK GARDENER - RETROUVAILLES

4 ans depuis les douces journées à Oxford dans sa petite maison blanche où Mark enregistrait l'album de Bastilla à l'étage. Je l'ai retrouvé en forme malgré une année 2012 pas des plus tendre. C'était lundi soir à Cologne dans un petit club à l'orée d'un parc. Lui et sa Martin 12 cordes et sa voix d'angelot. On a discuté le coup. Pris des nouvelles. On a ri. Mark a demandé des nouvelles de son Full Band Sonic qui l'avait accompagné dans toute l'Europe voici 5 ans. Il aimerait revenir jouer avec nous, avec de nouvelles compositions et reprendre la route. L'an prochain pourquoi pas ... A gauche sur la photo DownPilot et au centre l'inénarrable Danny Michel.

lundi 8 octobre 2012

DAMO SUZUKI AND THE LOVED DRONES WITH LAST MINUTE GUESTS ROB ELLIS AND CHRIS CUNDY

J'avais griffonné un grand soleil dans l'agenda à la date du dimanche 7 octobre. Benjamin Schoos (Miam Monster Miam) m'avait invité à rejoindre ses Loved Drones pour un concert unique avec Damo Suzuki. Cet artiste japonais exilé en Deutschland est surtout connu pour sa participation au légendaire et cultissime groupe Can. Krautrock, seventies, musique répétitive improvisée. Waw je vais jouer un concert avec le chanteur de Can ! Les consignes sont simples: pas de répétitions, nous inventerons la musique sur le moment même. Re-waw ! Arrivée hier 17h à la Caserne Fonck sous le doux soleil d'automne. Je retrouve les Loved Drones: Brian Carney (Android 80) et son synthé Jupiter, Marc Morgan et sa Les Paul, Grincheux et sa Gretsch à paillettes 50's, Jampur Fraize et sa belle Framus, Chris Cerri et son Rhodes, Pascal Scalp et sa basse sunburst, Benjamin et sa guitare inversée turquoise. Ce soir je joue une élégante Epiphone Casino. Notre concert de la semaine dernière au Rockerill avait bien envoyé le bois, de quoi être optmiste pour ce qui nous attend ce soir. Enfin Damo Suzuki, petit, fragile, affable, gentil. Nous faisons connaissance, il arrive d'Islande où il s'est produit avec un groupe de reggae. Damo sillonne le monde et se trouve des groupes plus ou moins improvisés et variés sur place.  On évite de parler de Can, c'est le passé. Tout de même ça fait quelque chose d'être assis à côté de lui au catering alors que nous partageons la table. Goldo le photographe nous demande de poser pour la postérité. Un vrai escadron de la mort. Le groupe qui joue avant se nomme Cold Specks et je remarque Rob Ellis derrière les tambours. Rob Ellis n'est autre que le producteur et batteur de (entre beaucoup d'autres et pour ne citer qu'un autre nom légendaire) ... PJ Harvey. Re-re waw ! Et puis tombe la nouvelle. Rob Ellis souhaite jouer avec nous, ainsi que Chris Cundy, saxphoniste et clarinettiste de Cold Specks. Re-re-re WAW ! L'ambiance backstage devient électrique, on fait les présentations. Bordel je vais jouer avec Damo Suzuki et Rob Ellis ! Rob nous confie que pour lui c'est réaliser un rêve que d'accompagner Damo. Pur gentleman British à casquette de velours côtelé, classieux et l'oeil qui pétille. Damo nous livre alors la seule consigne pour ce soir: vous jouerez un seul morceaux... de 55 minutes. Ok, on le fait en mi. Et nous voilà partis en mi pendant 55 minutes. L'effet est terrifiant, hypnotique, étrange, c'est une transe. Nous jouons sur les dynamiques: calme, moins calme, soutenu, lent, rapide, doux, bruyant. Damo se pend au micro et chante sans s'arrêter pendant 55 minutes. Pas de coupures. Je joue collé à Jampur et Chris. Tout le monde s'observe et s'écoute. Souvent je me tourne vers Grincheux et Rob, pour le rythme et la dynamique. Tout est improvisé sur le moment. Le temps s'arrête, c'est une sensation indescriptible et fabuleuse. Nous sommes dans l'espace. Le public est déstabilisé. Certains sont en transe avec nous, les yeux fermés. La musique ne s'arrêtera pas. Les autres groupes viennent au bord de la scène nous regarder, complètement interloqués. Nous planons tous très haut. Nous descendons de scène, tapes dans les dos, serrages de main. Nous échangeons nos impressions. Tout le monde ressent ce truc étrange à l'intérieur, nous avons passé 55 minutes sur la même horloge interne, avec les mêmes montagnes, les mêmes vallées, des piqués et des chandelles, des courbes rapides, des épingles. Damo est souriant et en sueur et nous félicite. Je parle  avec Rob, qui a les yeux humides. So fun to play ! Rob congratule Grincheux pour son fabulous drumming. Rob nous félicite: you guys are a fabulous band ! Bières, toasts, cigarettes et photos souvenirs: tout le monde veut en être. Quel putain de concert étrange et unique nous avons joué; un truc inoubliable. Les réactions du public sont les mêmes: tout le monde se sent bizarre, certains critiquent vivement, d'autres nous félicitent et nous remercient. Voilà. Je n'ai pas joué des masses de concerts cette année. Celui-ci en valait 1000.

Damo Suzuki: chant
Benjamin Schoos : guitare, bruitages
Marc Morgan : guitare
Chris Cerri : Rhodes
Brian Carney : Jupiter
Jampur Fraize : guitare
Rob Ellis : tambours
Jerome Danthinnes: tambours
Chris Cundy : sax baryton
Pascal Scalp: basse
Votre serviteur: guitare
Sabino: roadie, recording

vendredi 5 octobre 2012

JERONIMO - ZINZIN VERS SA FIN ...



Dès lors qu’un album, un recueil de chansons écrites à un moment donné et dans des circonstances précises et uniques, dès lors que ce travail est ordonné, arrangé, produit, enregistré, ensuite mixé et finalement masterisé, il ne m’intéresse plus. Plus le moins du monde. Il ne me tient pas à coeur d’en parler, de le dévoiler, de l’expliquer. Encore de moins de tenter de convaincre des personnes de l’écouter. Il m’importe que ce travail soit accessible, disponible j’entends. C’est tout. Il ne me sert à rien d’en parler, parce que toujours ces élucubrations le place dans une perspective oblique et tronquée. Dans une perspective synthétisée, incomplète et finalement fausse. Une fois que l’album est mis en boîte, je ne l’écoute plus. C’est la condition sine qua non pour avoir une vision claire de son travail et de ses défauts. Car seuls les défauts comptent vraiment enfin de compte. C’est la seule matière à travailler. Ce qui va, je le laisse aller. Selon moi le seul bon moment pour réécouter un album est quand arrive son successeur. Ce dernier révèle le précédent, sa vraie teneur, son authentique inspiration. Il apporte le recul nécessaire pour découvrir de quoi parlait vraiment cet ancien travail et quels en furent les tenants et les aboutissants. J’ai réellement découvert “Un Monde sans moi” quand est arrivé “12h33”. Son cynisme et son orgueil, son détachement et ses canines un peu longues. Son culot. Les contradictions qu’il a fait naître en moi. J’ai enfin pu apprécier “12h33” après “Mélodies Démolies”. Son rythme, sa solitude crasse et belle, sa structure.  Son succès. “Zinzin” est en train de me faire comprendre “Mélodies Démolies”, son égoïsme maladroit et son manque d’idées claires, son uniformité somnolente. Son absolue nécessité. Son inutilité pourtant évidente.  Son échec. On finit toujours par rater une marche, par louper un coche, par manquer sa cible. C’est inévitable.  Si je m’obstine à composer , produire et enregistrer des disques, c’est à cause de cela. De la cible manquée. Je me rappelle avoir dit à Claudio Chiari en son beau studio italien il y a 4 ans à propos de “Irons-nous voir Ostende ?” : “le jour où j’en aurai 10 de ce calibre-là sur un seul et même album, alors je passerai à autre chose”. Pas demain la veille…
“Zinzin” va vers sa fin, reste une dernière chanson qui résiste encore au micro. Je lui laisse un peu de mou avant de la ferrer pour de bon. Viendra le mixage, écoutes intensives et répétées, presque chirurgicales. Et enfin le mastering qui sonne le glas de la dernière écoute avant le travail suivant. Le jouer sur scène comme sur le disque sera impossible. Car cela ne m’intéresse pas. Il aura sa déclinaison scénique et puis c’est tout. Cela risque de ne pas plaire à tous, jugeant le concert très éloigné du disque. Dans les faits, rien n’est plus éloigné d’une scène qu’un studio d’enregistrement. Surtout quand ce dernier est  une église. Quand les gens découvrent un nouvel opus de Jeronimo, j’ai déjà la tête ailleurs. Les prises de notes, les croquis sonores, les ébauches rythmiques ont déjà commencé cet automne. C’est ma seule façon d’avancer, de rester créatif, de compenser la pénible tâche commerciale qui m’attend vis à vis de “Zinzin”. Et qui ne m'enchante aucunement. Parce que je n’ai rien à dire à son propos pour le moment, rien de particulier à raconter. Je pourrai mieux vous en parler quand le suivant sera achevé. Ou presque. Là c’est déjà trop tard. Et trop tôt en même temps. Ce n’est pas le moment opportun.  Et cela ne le sera pas non plus lorsque l’album sortira au printemps prochain. “Zinzin”, j’en ai déjà plein le dos.  Comme un vieux clou rouillé qui traîne au fond de ma chaussure et que je voudrais ôter au plus vite. Probablement parce que je n’entends que ses faiblesses. Parce que je n’ai pas envie de me choper le tétanos. Dire que ça risque de durer plusieurs années…

jeudi 4 octobre 2012

GOD SPEED YOU ! BLACK EMPEROR - Allelujah! Don't Bend! Ascend!

En concert le 7 novembre au Cirque Royal de Bruxelles. Paradis. Je me souviens. Veelinx, Tongeren, printemps 99. Un orchestre déferle sur les boiseries de la salle. Je suis pétrifié. Un an plus tard mon manager me glisse un étrange CD dans ma poche, "Slow Riot for New Zero Canada". 2 longues mélopées instrumentales, parfaite bande son d'une échappée nocturne sur une autoroute déserte dans un pays inconnu. Viendra le double "Lift your skinny Fists like Antennas to Heaven". Je retourne les voir à l'Ancienne Belgique 2 ans plus tard, assis au fond de la salle, au bord des larmes, en plein frisson. Le lendemain, à peine posé à la Nouvelle Orléans, j'ai encore leurs climats intensément beaux et tristes dans la tête. Et à nouveau mon manager de me glisser dans la poche leur nouveau "Yanqui UXO", disque préféré pour les voyages transatlantiques. Voici qu'ils reviennent après un hiatus de presque 10 ans. Pourvu qu'ils n'aient pas engagé une chanteuse...

mercredi 19 septembre 2012

EAUX PROFONDES

Lorsque 2 géants de la Dream Pop anglaise se rencontrent... Mon ami Mark Gardener (Ride) et Robin Guthrie (Cocteau Twins).