lundi 19 décembre 2011

A NOS PRAIRIES !

Petite anecdote datant de mon précédent blog "A nos Prairies" relatant les faits malheureux survenus dans le village de Fize-Le-Marsal durant une session d'enregistrement de l'album 12H33 de Jeronimo. Certains s'en souviennent encore. Je reprends donc, avec photo d'origine qui me fait toujours rire aux éclats 7 ans après. Bon. Allons-y. A la ligne. Paragraphe.

Automne 2004.

Je dispose d'un somptueux local en pleine campagne hesbignonne, au sein d'une ferme centenaire où il fait bon laisser gueuler les amplis à lampes réglés sur vraiment très fort à pas d'heure sans qu'un voisin ne viennent râler. Le Belge moyen étant, il faut l'avouer, très vite dérangé. Je suis en plein boulot sur 12H33 (pas disque d'or mais pas loin). J'ai de la six cordes à enregistrer et décide faire cela un beau matin d'octobre, il fait beau, la rosée a déroulé son grand manteau vif argent et dans un mois je me barre à New York pour tourner un film ( j'avais un sacré budget à l'époque). Notons que cette ferme en carré abritant mon studio est entourée d'une prairie de plus ou moins 2 hectares que peuplent gaiement quelques bovins somme toute assez sympathiques. Quelques vaches assez élégantes affectueusement renommées suivant les prénoms des bombes sexuelles qui peuplaient notre monde politique à l'époque: Laurette, Marie, Maggy et les autres je ne me rappelle plus. Quelques bonnes grosses vaches donc et l'incontournable Claudy, le taureau. Pas commode le Claudy. Genre soupe au lait sans mauvais jeu de mot; du genre à s'énerver pour un rien, tout le temps sur la défensive et de mauvais poil, il me rappelle un bassiste d'ailleurs. Enfin soit. Quand Claudy était dans le secteur, valait mieux pas la ramener. Qui dit prairie avec vaches et taureau dit clôture électrique. Logique, courant, banal. Enfin tout ce petit monde cohabite en parfaite harmonie, les vaches, Claudy, le studio, le village et moi. Bon me voilà dans le studio, amplis branchés, micros positionnés et tout et tout. En vérifiant le son, je remarque un petit tic tic tic tic tic régulier mais très emmerdant qui passe dans le VOX AC 30 (l'ampli). Non di Dju qu'est-ce que c'est que cette interférence ? Je vérifie le câblage, les lampes (de l'ampli), les micros, tout le bastringue et l'ensemble me semble en parfait état de marche. Mais d'où pourrait donc provenir ce tic tic tic tic tic insupportable. Problème électrique. Et d'un coup ça fait tilt ! J'ai trouvé ! C'est cette putain de clôture électrique qui fout la merde. Hop, ni une ni deux, je me rends dans la grange d'à côté qui abrite l'alimentation de la clôture et je la mets sur OFF. De retour au studio, le tic tic tic tic infernal a disparu. C'était donc bien ça, parfait, en avant, on fait rouge et c'est parti pour de l'overdrive à gogo pendant plusieurs heures. Joie, gaieté, bonheur. Très satisfait de mes prises, je décide de m'offrir une petite ballade au grand air dans le village. Le soleil est déjà en baisse, le temps a passé plus vite que prévu. Je descends deux ou trois rues et arrive sur la place où un spectacle de désolation m'attend. Une Renault Clio complètement emboutie, des clôtures éventrées, les flics, des autochtones visiblement sous le choc, le grand parterre central complètement labouré. Fichtre, une tornade est passée par là et je n'ai rien entendu ! Sauf que la tornade se nomme Claudy. Flûte la clôture ! J'ai oublié la clôture ! Ce fumier de Claudy en a profité pour se faire la malle et semer la terreur dans tout le village. On me demande si je suis au courant (décidément) de la moindre chose vu que je travaille à côté de la prairie d'où le fou furieux s'est échappé. "Euh ben non voilà que j'arrive j'étais pas là...." Oups dans mon fort intérieur. Claudy est là, calmé par un fermier au mains expertes. Il a l'air serein le Claudy, l'air de se dire : "enfin un peu de Rock'n'Roll !"
Ci-dessus, un cliché pris au dernier moment par un des autochtones avant le grand boum !


J'AVOUE J'ACCUSE ET JE ME TIRE


Le 29 décembre, mon compte facebook sera supprimé définitivement ainsi que toutes ses données. Je l'avais simplement désactivé fin juin, mais j'y suis retourné ponctuellement pour récupérer des contacts traînant dans la boîte à message. Mais désactivation était loin de suffire. Suppression pure et simple, voilà ce que je voulais. Hors de ma vie. Ces bandits, et je le pense Monsieur, vous infligent un délai de 15 jours entre votre demande de suppression et la suppression effective. Fils de pute que je leur répond, et encore car les putes ont tout mon respect. Comme me l'a dit un ami guitariste : "Te voilà un homme libre à présent !". Libre certainement pas mais en tout cas libéré de ce foutoir virtuel, façade pathétique et nauséabonde de cette sale race qu'est trop souvent l'être humain. J'avoue avoir été accro à ce truc, c'est vrai. J'avoue avoir déconné, dérapé. Avoir écrit de vraies saloperies sous le coup de l'impulsion, de l'alcool et autres. J'y ai vu un magnifique panel de la vacuité de notre mode de vie. J'y ai vu la connerie avec un C gigantesque, par exemple des photos de nouveaux nés à peine débarqués sur notre planète de moins en moins bleue. Un grand classique. Je ne savais pas que la maternité rendait les gens débiles à ce point. Je ne tomberai jamais enceinte, j'ai des principes et je sais m'y tenir ! Enfin des fois. J'avoue y avoir vu ma propre bêtise, ma lâcheté, mon inconsistance, mon désarroi. J'avoue y avoir participé de mon plein gré. J'avoue m'être amusé follement avec l'application qui consiste à s'occuper d'un aquarium ou d'une ferme. Je ne devais pas avoir grand'chose d'intéressant à faire. Je vois les ados et les moins ados complètement accros, je vois des groupes de musique qui, dès qu'ils enregistrent le moindre pet, s'empressent de le faire savoir à la terre entière. J'entends le mot "facebook" (pas de majuscule faut pas déconner non plus) revenir dans toutes les conversations, c'est ignoble. Pendant ce temps-là, des milliards et des milliards s'accumulent sur des comptes bien planqués, générés par tout nos petits clics clics clics. Cliquons chers frères et soeurs, cliquons en coeur parce que c'est cool et c'est pop. Pendant ce temps-là, toutes nos données sont précautionneusement stockées je ne sais pas où sans savoir à quel usage ce sera réservé. Les ados, j'en cotoie tous les jours; très forts pour se revendiquer épris de liberté de pensée etc etc mais qui ne peuvent se passer de ce fléau plus d'une demi-heure, ha ha ha ! Sans parler de l'orthographe. Ce ne sera pas évident de promotionner mon prochain disque sans cette crotte mais on se débrouillera. Je sais, je suis un vieux con, j'ai 39 automnes au compteur. Mais je me fais du soucis pour nos jeunes, tous pris en otages autant qu'ils sont par l'ingérence de leurs aînés. Plus tu te comporteras comme un mouton, plus on te traitera comme un animal. Voilà ce que je pense Monsieur. Et je le pense Monsieur ! Et d'animaux, d'animaux vraiment bêtes, facebook n'en manque pas, bien au contraire. Bêêêêê à vous facebookiens.